Marin Marais

Camarade de Michel-Richard de Lalande à la maîtrise parisienne de Saint-Germain-L’Auxerrois, où il est enfant de chœur, Marin Marais, fils d’une modeste famille de cordonniers, se forme ensuite à la viole de gambe, auprès du sombre Monsieur de Saint-Colombe, maître aussi mystérieux qu’il est alors réputé. Sainte-Colombe, se sentant peut-être menacé par le grand talent du jeune musicien, lui aurait dit, au bout de six mois, qu’il ne pouvait rien lui apprendre de plus. Le jeune musicien touche alors le tout-puissant Lully, qui l’admet dans l'orchestre de l’Académie royale de musique, le premier Opéra de Paris, au sein des musiciens privilégiés chargés de la basse continue. En 1678, Louis XIV le distingue en lui octroyant un brevet de Violiste ordinaire de la Chambre du roi. En 1686, il fait paraître un premier livre de pièces de viole, qui sera suivi par 4 autres recueils en 1701, 1711, 1717 et 1725. Ces cinq livres forment le corpus le plus important jamais paru en France pour l’instrument, dont il devient vite l’un des principaux maîtres. A la mort de Lully, en 1687, les musiciens du temps, libérés de la mainmise du surintendant, retrouvent une plus grande liberté pour composer et faire jouer leurs œuvres. En 1693, Marin Marais écrit, en collaboration avec le fils de Lully, un premier opéra : Alcide. Il se produit régulièrement comme violiste à la cour, auprès de Louis XIV. Il devient « batteur de mesure » (autrement dit chef de l’orchestre) de l’Opéra vers 1704, pour lequel il écrit notamment Alcyone, tragédie en musique qui rencontre un grand succès.