1. Première partie

  2. Deuxième partie

  3. Troisième partie

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Première partie

Le Prince musicien

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© BnF

Portrait de Philippe d'Orléans en pied

« On m’a aimé sans me connaître, on me hait sans me connaître encore ; j’espère me faire connaître et aimer dans peu. »

Philippe d’Orléans, Régent de France

Le brillant neveu du Roi-Soleil

Philippe, duc de Chartres
(C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / image RMN-GP

Philippe, duc de Chartres

en 1689 d’après Hyacinthe Rigaud

Le château de Saint-Cloud
Vue cavalière du château, jardins bas et de la ville de Saint-Cloud par Allegrain Etienne (détail) (C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

Le château de Saint-Cloud

Lieu de naissance du jeune Philippe en 1674

Élisabeth-Charlotte de Bavière (1652-1722)
(C) BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Indra Desnica

Élisabeth-Charlotte de Bavière (1652-1722)

La truculente princesse Palatine, connue pour son franc-parler

"Rien n'est tant à la mode présentement que la musique. Je dis souvent à mon fils qu'il en deviendra fou, quand je l'entends parler de bémol, bécar, fa, mi et autres choses de ce genre auxquelles je n'entends rien !”

La Palatine, mère de Philippe d’Orléans

Apprendre auprès des plus grands

Le jeune Philippe étudie l'art de la composition avec la fine fleur des musiciens de son temps. On ne sait pas exactement quand débutent ses leçons avec l’un des grands maîtres de l’époque : le génial Marc-Antoine Charpentier. Sans doute au mois de novembre 1692 : Philippe a tout juste 18 ans. Le musicien, au faîte de sa carrière, a la cinquantaine. Les affinités sont immédiates : les deux hommes partagent l'amour de la musique italienne, des couleurs, des harmonies audacieuses et des belles mélodies… Il faut dire que le musicien, formé à Rome dans sa jeunesse, est pétri d'influences italiennes ! Charpentier, l'auteur génial et audacieux de Médée, qui en 1693 avait tant dérouté les spectateurs de l'Académie royale de musique, devient maître de musique de la Sainte-Chapelle en 1698 laissant le Prince poursuivre sa formation avec d’autres musiciens...

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Portrait présumé de Marc-Antoine Charpentier, anonyme

Compositeur d'opéra

Partition de Penthée
© BnF

Partition de Penthée

opéra de Philippe d’Orléans (1705)

Penthée, la Suite d’Armide ou Jérusalem délivée et Philomèle : Philippe d'Orléans est l'auteur d'au moins trois opéras. Il composa aussi deux motets, quatre cantates et quelques airs instrumentaux dont les partitions, hélas, ne sont pas parvenues jusqu’à nous. Penthée est donné en 1705 à Paris dans la salle du Palais-Royal, mais sans doute pour un public trié sur le volet ! Le livret de Penthée est confié au marquis de La Fare, capitaine aux gardes, « libertin voluptueux » à la réputation sulfureuse disent les rumeurs. L’opéra s'inspire d'un épisode de la mythologie : il raconte la mort de Penthée, roi de Thèbes, victime de la vengeance du dieu Bacchus… Que vaut cette musique ? Les musiciens et critiques d'aujourd'hui sont élogieux : des airs charmants, une instrumentation habile et audacieuse, une orchestration originale et une alternance agréable de style italien et français !

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Deuxième partie

Une personnalité hors normes

Les Musiciens ambulants
(C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Le Mage

Les Musiciens ambulants

Rembrandt, vers 1635

Le futur Régent et non seulement un passionné de musique, mais aussi un grand collectionneur de peinture qui possède, parmi ses 772 toiles de maître, quelques Rembrandt !

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Instrumentiste, chanteur, compositeur, le duc d’Orléans est un passionné de musique, mais pas seulement. C'est aussi un scientifique chevronné, astronome et chimiste de premier plan qui ambitionne, dans le secret de son laboratoire personnel, de percer le secret de la pierre philosophale…

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La légende noire du Régent, mythe ou réalité ?

La personnalité libre et originale de Philippe d’Orléans va faire couler beaucoup d’encre et donner libre cours, de son vivant et à la postérité, à de nombreux fantasmes. Empoisonneur ? Adepte des sciences occultes ? Libertin adepte de parties fines comme le montre le célèbre film de Bertrand Tavernier Que la fête commence... (1974) ? Une chose est sûre : la personne du Régent demeure auréolée de mystère... et de scandale ! Alors, mythe ou réalité ? Nécessaire mise au point avec Alexandre Dupilet, historien spécialiste de la Régence et auteur de plusieurs ouvrages consacrés à Philippe d'Orléans.

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Vue du château-vieux de Meudon par Martin Pierre Denis (1663-1742) (C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

Hardi au combat

Artiste, intellectuel, Philippe d'Orléans se distingue également au champ de bataille, en Italie, en Espagne ou encore aux Pays-Bas. La flamboyance du Duc lors des campagnes militaires lui attire les compliments de son oncle, Louis XIV, mais aussi... une certaine jalousie ! Il est ici représenté à Meudon, au premier plan, sur son cheval.

La fin de règne crépusculaire du Roi-Soleil

Louis XIV et ses héritiers
(C) The Wallace Collection, Londres, Dist. RMN-Grand Palais / The Trustees of the Wallace Collection

Louis XIV et ses héritiers

par Nicolas de Largillierre, vers 1710

En 1712, un an après la mort de Monseigneur, le Grand Dauphin, héritier légitime du trône, le duc et la duchesse de Bourgogne, petits-enfants adorés du vieux monarque, sont emportés par la rougeole. Louis XIV s'éteint, au matin du premier septembre 1715. La mort du roi est accueillie avec soulagement. L'héritier du trône n'ayant que cinq ans, en attendant sa majorité, fixée à l'âge de treize ans, une régence s'installe. La morosité et la chape de plomb qui pesaient sur le royaume et sur la vie artistique se dissipe...

La mort du Roi-Soleil à Versailles
© Musée des Beaux-Arts Antoine Lécuyer, Saint-Quentin (Aisne)

La mort du Roi-Soleil à Versailles

par Thomas Henry Jones Barker, vers 1835-1840

Les Charmes de la vie
(C) Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Angèle Dequier

Les Charmes de la vie

par Antoine Watteau, 1718

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Troisième partie

Que la Régence soit !

Louis XV et le Régent
© RMN-Grand Palais/Agence Bulloz

Louis XV et le Régent

pendant la leçon du jeune roi, peinture anonyme

2 septembre 1715

Au lendemain de la mort de son oncle, Louis XIV, Philippe d’Orléans se rend au Parlement de Paris. Il vient contester les volontés du feu roi, qui souhaitait un conseil de Régence avec une direction partagée entre son neveu et l'aîné de ses fils légitimés, le duc du Maine. Philippe d’Orléans fait casser le testament qui le privait de prérogatives qu’il jugeait dues à sa naissance, se fait octroyer les pleins pouvoirs, la garde et la charge de l'éducation du tout jeune Louis XV. Il est proclamé Régent. C’est le début de la polysynodie, le gouvernement par conseils. Les tout-puissants secrétaires d’État de Louis XIV sont remplacés par des ministères collégiaux de cinq à dix personnes chargés de préparer le travail du Conseil de Régence.

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On déménage ! À peine le roi a-t-il rendu le dernier soupir que la cour s’empresse de regagner Paris. Philippe d’Orléans fait installer son neveu, le petit Louis XV, aux Tuileries, à deux pas de sa demeure parisienne, le Palais-Royal. A Paris, le Régent a tous ses plaisirs sous la main…

Le Régent et le Roi
(C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

Le Régent et le Roi

Philippe, duc d'Orléans, régent de France, dans son cabinet aux côtés du jeune Louis XV

Louis XV, roi à cinq ans

Le petit Louis XV
(c) RMN Christophe Fouin

Le petit Louis XV

par Augustin Oudart Justinat, vers 1717

Louis XV âgé de cinq ans, assis sur son trône
(C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

Louis XV âgé de cinq ans, assis sur son trône

par Hyacinthe Rigaud en 1715

Danse devant une fontaine
© The J. Paul Getty Museum, Los Angeles, 2001.54

Danse devant une fontaine

par Nicolas Lancret (1724)

Le règne des plaisirs

Les mentalités changent : la Régence s’affirme tout de suite comme un grand élan de joie, une célébration vers la jouissance de vivre et des plaisirs. Bref, une libération. Ceci bien sûr vaut pour les classes privilégiées. Les longues guerres menées par Louis XIV durant son règne ont considérablement appauvri le royaume. Pour Philippe d’Orléans, la tâche s’annonce ardue : il s’agit s’assainir et de rééquilibrer les finances publiques. La noblesse, elle, n’a qu’un seul mot à la bouche : les plaisirs !

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