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Première partie
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Deuxième partie
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Troisième partie
Première partie
Les Italiens à Paris
Philippe d’Orléans, la Minerve
Le Régent représenté avec Minerve, déesse de la Sagesse, vers 1717, par Jean-Baptiste Santerre
La musique italienne est sans conteste le répertoire favori de Philippe d’Orléans, qui parle qui plus est très bien l’italien. Il court à tous les concerts où il peut en entendre !
Batistin Stuck, un toscan dans la capitale
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1680
Le petit Jean-Baptiste né à Livourne, en Toscane, le 6 mai 1680. Ses parents sont d’origine autrichienne.
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1702
On connaît mal ses années de formation. Toujours est-il que, violoncelliste virtuose, Stuck entre au service d’une comtesse napolitaine en 1702 et collabore avec Albinoni.
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1707
Vers 1705, Stuck rejoint à Paris la maison du duc d’Orléans, le futur Régent, où il est nommé « musicien ordinaire » à partir de 1707.
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1714
Entre 1706 et 1714, Batistin Stuck compose quatre livres de « Cantates françaises », tous dédiés au duc d’Orléans. Alors, musique italienne ou musique française ? Les deux ! Le musicien écrit ses cantates dans les deux langues.
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1718
Insigne honneur : en décembre 1718, Louis XV lui accorde la somme de cinq cents livres de pension annuelle. Il touchera cette pension "tant et si longuement qu’il demeurera dans le royaume". Stuck est naturalisé français en 1733.
Archangelo Corelli (1653-1713)
Brillant violoniste, il compose des sonates virtuoses qui sont le modèle absolu pour les compositeurs de l’époque.
« Déjà par ce chemin l’orgueilleuse Italie a versé sur nos sens son aimable folie. Corelli par ses sons enleva tous les cœurs, de deux muses Michel allia les douceurs. »
Le roi du violoncelle
Si Corelli est la référence incontournable pour les violonistes, un autre musicien transalpin inspire la jeune génération d’italiens au service de Philippe d’Orléans, c’est Giovanni Bononcini, violoncelliste originaire de Modène. Il est alors musicien favori de l’empereur Joseph Ier, pour le compte duquel il s’est installé à la cour de Berlin. Ses cantates – près de 300 ! – sont diffusées dans toute l’Europe, de Rome à Londres, en passant, bien sûr, par Paris.
Giovanni Bononcini
1670-1747
L'heure de la sonate
Dans le sillage du grand Corelli, les musiciens italiens de Philippe d’Orléans poussent la technique du violon au plus haut point. Les sonates virtuoses de Michele Mascitti circulent ainsi dans les salons parisiens !
À son altesse royale le duc d'Orléans
Gravure du premier livre de Sonates de Michele Mascitti
Michele Mascitti (1664-1760)
Portrait de 1726
Deuxième partie
France-Italie, le match
La Française ! L'Italienne !
La cohabitation des musiques françaises et italiennes ne va pas, au début du siècle des Lumières, sans tumultes ni querelles. Si le Régent est favorable à une réunion des goûts, tous ne l’entendent pas de cette oreille. A la fin du règne du Roi-Soleil, la bataille fait rage entre partisans de la musique française et défenseurs de l’art italien ! Les armes : des critiques, pamphlets et autres épais traités qui dissèquent, comparent, assassinent ou défendent l’une et l’autre musique. En 1702, l’historien et homme de lettres François Raguenet publie ainsi son piquant Parallèle des italiens et des français en ce qui concerne les opéras…
Goût italien, goût français : de quoi parle-t-on ?
Au début du 18e siècle, la bataille fait rage, en France, entre partisans du goût français et défenseurs de la musique italienne. Mais qu’est-ce qui distingue précisément ces deux musiques ? Sylvain Sartre, flûtiste et directeur musical de l’ensemble Les Ombres, nous donne son point de vue de musicien.
Sylvain Sartre
Nicolas Bernier
1665-1734
Cantates de Stuck
frontispice
Cantates en folie
Elle est partout ! Sous la Régence, la cantate est de tous les concerts. Venue d’Italie, c’est un genre d’opéra miniature, sans mise en scène, dont le sujet peut-être religieux ou profane, par exemple inspiré de la mythologie. Sa forme est, dès lors, parfaitement adapté aux concerts qui fleurissent dans les salons des hôtels particuliers de la noblesse et de la bourgeoisie naissante. Au tournant du siècle, Nicolas Bernier et Jean-Baptiste Morin sont à l’initiative d’un genre nouveau, la “cantate française”, cousine hexagonale de la cantate italienne. Les cantates de Bernier sont écrites pour une ou deux, parfois trois, voix solistes avec basse continue auxquelles peuvent s'ajouter un ou deux violons ou d'autres instruments tels que la flûte traversière, le hautbois ou la basse de viole.
Troisième partie
Des Italiens sur les planches
Les Comédiens Italiens
par Antoine Watteau, vers 1720
Le retour des Comédiens italiens
À peine est-il nommé Régent que Philippe d’Orléans prend une mesure symbolique forte pour la vie artistique parisienne : il fait rappeler les Comédiens-Italiens, chassés du royaume par le vieux Louis XIV en 1697. Le Régent les appréciait tout particulièrement dans sa jeunesse ! Ils se produisent un temps sur la scène de l’Académie royale de musique, au Palais-Royal, et se voient attribuer leur propre salle, celle de l’Hôtel de Bourgogne.
Le Départ des Comédiens italiens
chassés par Louis XIV en 1697, d’après Antoine Watteau
Sur scène, loin de l’ambiance feutrée des salons, les Italiens attirent un public enthousiaste !
André Campra
1660-1744
À l'Opéra, le maître de cette musique de style italien, c’est André Campra, natif d’Aix-en-Provence. En 1710, son Carnaval de Venise transporte le public parisien ébahi dans le tumulte et les couleurs de place Saint-Marc. Venise, son carnaval et ses masques sont alors furieusement à la mode !
Le Carnaval de Venise
Représenté pour la première fois à l'Académie royale de musique le 28 février 1699
En 1710, ses "Fêtes vénitiennes" propulsent les spectateurs ébahis dans le tumulte du carnaval, sur la place Saint-Marc…
Un parfum de Commedia dell’arte
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En 1715, les Parisiens peuvent de nouveau admirer les facéties d’Arlequin, les aventures de Colombine et Polichinelle, tous vêtus de costumes bariolés bien reconnaissables.
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Les Comédiens-Italiens sont des artistes complets et polyvalents : ils jouent la comédie oui, mais dansent, chantent et sont aussi acrobates. De vrais circassiens avant l’heure !
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La musique est une composante importante des spectacles des Comédiens-Italiens. En 1716, la voix d’Ursula Astori, coqueluche des théâtres de Naples, Venise et Padoue, enchante les spectateurs…