1. Première partie

  2. Deuxième partie

  3. Troisième partie

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Première partie

Le retour à Versailles

Le sacre de Louis XV à Reims
(C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Gérard Blot

Le sacre de Louis XV à Reims

le 25 octobre 1722, par Martin-Pierre Denis

Un sacre en grande pompe

Évènement, au mois d’octobre 1722 : le sacre du jeune roi est imminent. Accompagné de son oncle, Le Régent, de la cour et d’une escorte de plus de 10 000 soldats, Louis XV, âgé de douze ans, quitte Paris direction Reims et sa cathédrale. Véritable marathon, le sacre se déroule sur plusieurs jours : recueillements, solennités, cérémonie du couronnement qui dure six heures le dimanche 25 octobre, festin, cavalcade et, enfin, une série de fêtes somptueuses organisées au retour dans les domaines de Villers-Cotterêt et de Chantilly. Sur le trajet, la foule vient, nombreuse, acclamer le cortège royal !

« Le 15 juin, le roi partit pour Versailles, à trois heures après midi, où il parut avoir si grande impatience d’arriver, qu’étant au cours de la Reine, Il ordonna au cocher de fouetter ses chevaux pour les faire marcher à toutes jambes, au grand galop »

J. Buvat, Journal de la Régence (1715-1723)

La Cavalcade au lendemain du Sacre à Reims
(C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / Philipp Bernard

La Cavalcade au lendemain du Sacre à Reims

26 octobre 1722

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Louis XV, roi de France (1710-1774) Assis sur son trône revêtu du costume et attributs du sacre par Alexis Simon Belle (1674-1734)(C) Château de Versailles, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Fouin

Le jeune Louis XV en costume de sacre

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Le retour est officiel le 15 juin. Durant tout le printemps, les quatre lieues qui relient la capitale à Versailles sont de nouveaux très empruntées : carrosses, fiacres et voitures lestées de malles défilent...

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Vue du château de Versailles prise de la place d'armes en 1722 par Martin Pierre Denis (1663-1742) (C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / image RMN-GP

Le carrosse royal franchit les grilles...

Après sept années de Régence, le roi, amoureux de nature et de chasse, quitte Paris. C’est en réalité le souhait de son oncle et mentor attentionné, Philippe d’Orléans, le Régent, à qui le jeune Louis voue une très vive affection. Las des critiques des parlementaires qui commencent à agiter les Parisiens il décide, sans l'annoncer officiellement, de rapatrier le souverain, la cour et le gouvernement à Versailles.

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Deuxième partie

Le cérémonial de cour

Louis XV jeune adulte
(C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado

Louis XV jeune adulte

par Jean-Baptiste Van Loo (1684-1745)

Musique du roi : le Régent aux manettes

De retour à Versailles, on restaure sans tarder toute la vie de la cour, ses usages, son cérémonial et les trois corps de musique reprennent du service, du lever au coucher. Les musiciens vétérans de la Chapelle et de la Chambre, qui ont pris leur retraite et habitent à Versailles, comptent bien, eux aussi, reprendre du service au Château. Ils présentent une requête au Régent, qui les engage, mais sans promettre de les payer. C’est le roi qui devra décider… En réalité, Philippe d’Orléans a déjà tranché. Son influence auprès de son neveu demeure cependant intacte, notamment en matière artistique : il place ainsi naturellement se protégés au cœur de la cour de Versailles.

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Sous la Régence, la Musique du roi compte 50 voix, dont les pages de la Chapelle, les dessus, hautes-contre, tailles, basses-tailles et basses-contres et 33 instrumentistes, alors appelés symphonistes, qui forment l’élite des musiciens du royaume.

François Colin de Blamont
© LWL-Museum für Kunst und Kultur, Westfälisches Landesmuseum, Münster / Photo Marburg

François Colin de Blamont

Surintendant de la Musique de la Chambre du roi

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Vue intérieure de la chapelle royale du château de Versailles sous le règne de Louis XV par Gabriel Jacques de Saint-Aubin (1724-1780) (C) RMN-Grand Palais (Château de Versailles) / image RMN-GP

Trio de choc à la Chapelle royale

Philippe d’Orléans souhaite favoriser l’émulation musicale à la cour et assurer la variété des œuvres exécutée lors de la messe du roi et des grandes cérémonies religieuses : il met son grain de sel dans le Saint des saints, la Chapelle royale, où règne, depuis 1683, le puissant Michel-Richard de Lalande. Philippe d’Orléans lui demande de déléguer les trois-quarts de sa charge à trois de ses musicien favoris : Nicolas Bernier, Charles-Hubert Gervais et André Campra.

Le vieux Lalande, 66 ans, est poussé vers la sortie. On dit aussi que, fatigué, il projetait de démissionner… Le maître délègue les trois-quarts de sa charge mais se voit octroyer une coquette gratification de 3 000 livres.

Michel-Richard de Lalande
Delalande à l'huile d'après une gravure de Charles Deblois, vers 1872, elle-même d'après le portrait à l'huile perdu par Jean-Baptiste Santerre, vers 1705 (C) Wikipédia

Michel-Richard de Lalande

1657-1726

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Troisième partie

Louis XV, roi musicien ?

Les Folies de Cardenio
"La Peinture chasse Thalie du cabinet de Mr Coypel" © BnF

Les Folies de Cardenio

Dessin daté de 1727 pour le ballet de Lalande

Le roi ne danse pas

Contrairement à ses ancêtres Louis XIV, et même Louis XIII, Louis XV ne laissera pas le souvenir d’un roi danseur. Pourtant, il apprend très jeune l’art du ballet et son gouverneur, le maréchal de Villeroy, tient à le faire danser en public dès ses dix ans ! Le petit roi se produit ainsi dans le ballet Les Folies de Cardenio, sur une musique de Lalande, le 30 décembre 1720. Dans la salle des machines des Tuileries, le spectacle devait être impressionnant avec 68 danseurs et 65 musiciens. Des chanteurs et symphonistes de l’Académie royale de musique s’étaient joints à la Musique du roi. Timide, le jeune roi ne gardera pas un bon souvenir de l’expérience, pourtant réitérée l’année suivante, avec le ballet Les Éléments, mis en musique par Destouches et Lalande. Louis XV danse seul et de belle manière deux entrées dans le prologue, mais aux dires des chroniqueurs, « s’ennuie si fort à son ballet qu’on ne le jouera plus. »

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Louis XV à Versailles, de nouvelles habitudes musicales

Direction le château de Versailles, dans les appartements de Mesdames, les filles de Louis XIV, où Raphaël Masson, conservateur en chef du patrimoine, nous attend pour nous raconter la reprise du cérémonial musical de la nouvelle cour, celle du jeune Louis XV !

La musique, une affaire de femmes ?

La reine Marie Leszczynska

La reine Marie Leszczynska

La favorite organisatrice de concerts

La célèbre marquise de Pompadour est la favorite de Louis XV six années durant, de 1745 à 1751. Femme cultivée, musicienne, elle chantait avec grâce et, par goût autant que pour divertir le roi, organisa de multiples représentations dans le Palais, participant à la vie culturelle de la cour. La Pompadour et la Reine rivalisent bientôt d’inventivité pour attirer la Cour à leurs concerts et y présenter les nouvelles créations musicales…

Une reine chanteuse et instrumentiste

La reine Marie Leszczynska, fille du roi de Pologne est mariée à Louis XV en 1725. C’est une amatrice d’art chevronnée, bientôt mécène incontournable. Elle joue du clavecin, de la vieille à roue et chante, dit-on, fort bien : elle va organiser des concerts deux à trois fois par semaine dans ses appartements, prenant ainsi la suite des anciennes soirées d’appartement initiés par Louis XIV en 1682. Au cours de ces Concerts de la reine, l’on entendait les meilleures musiques du moment : de l’opéra, des cantates, de la musique de chambre, exécutées par la Musique du roi et des musiciens invités, qui obtenaient ainsi une véritable reconnaissance.

La Marquise de Pompadour

La Marquise de Pompadour

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Ballets et pastorales dans les jardins

Madame de Pompadour se produira plusieurs fois sur scène, devant le roi. Ici, elle joue dans la pastorale héroïque Acis et Galatée de Lully, qui revient à la mode à la cour !

Louis XV
© RMN-GP (Château de Versailles)

Louis XV

1722-1774

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