En un clin d'œil
Épisode 1 : Molière, musicien et danseur
L'oeuvre de Molière ne sera pas ce qu'elle est sans la musique ni la danse ! Comédien, auteur, metteur en scène, directeur de troupe... Molière se sera frotté à tous les postes du théâtre, y compris ceux de chanteur et de danseur occasionnels. Une polyvalence due à sa formation et à son admiration pour l'art des Comédiens italiens.
Fils et petit-fils de maîtres tapissiers, Jean-Baptiste Poquelin, initié chez les Jésuites au théâtre, à la danse et à la musique, se destine à une carrière d'artiste : une vocation de comédien à laquelle il obéit à l'âge de 21 ans, en fondant, avec quelques amis du quartier des Halles, la troupe de l'Illustre théâtre. Nous sommes en 1643...
Portrait de Molière par Charles Le Brun
Scaramouche et sa guitare
gravure de Henri Bonnard, vers 1660
Sur scène, les Comédiens italiens offrent un festival de musique et d'acrobaties ! Molière admire par dessus tout Scaramouche, le chef de la troupe...
Treize années sur les routes
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En route !
Après un échec cuisant à Paris, les rescapés de l'Illustre Théâtre partent tenter leur chance en province. Molière, Madeleine Béjart et quelques compagnons rejoignent d'abord la troupe du duc d'Epernon, en Guyenne. Puis, direction de Languedoc !
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Molière prend la plume
Pour compléter les programmes de la troupe, Molière écrit des petites farces, puis, se lance bientôt dans des comédies en cinq actes. Dans les rôles qu’il se taille sur-mesure, le comédien désormais auteur se révèle un comique génial, remarquable improvisateur.
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Rencontre musicale
De passage à Carcassone, la troupe de Molière fait la rencontre d'un mystérieux personnage : Charles Coypeau d’Assoucy, poète, joueur de luth et compositeur. Ils feront un bout de chemin ensemble... Nul doute que les comédiens aient croisé la route d'autres musiciens !
Molière, musicien et danseur
L'enfance parisienne rythmée par le carnaval, la naissance d'une vocation, la recherche du succès sur les routes du Sud... Découvrez l'intégralité de l'épisode 1 !
Épisode 2 : Les fêtes royales, les arts à la fête
La première moitié du règne de Louis XIV, roi amoureux des arts et du spectacle, est marquée par une série de fêtes splendides et fastueuses. Parmi les artisans de ces moments d'émerveillement et de féérie : Molière et ses complices, le compositeur Jean-Baptiste Lully et le danseur Pierre Beauchamps. Ensemble, ils conçoivent, pour le bon plaisir du roi, une série de comédies-ballets.
Un costume scintillant d'or et de pierreries
Louis XIV en Apollon solaire dans le "Ballet royal de la nuit", au palais du Petit-Bourbon, le 23 février 1653
Grande invention de Molière et de ses collaborateurs, la comédie-ballet ne sort pas de nulle part. Elle est l'héritière des fastueux ballets de cour des règnes précedents, une tradition que développe le jeune Louis XIV, habile danseur qui fait ses débuts sur scène à l'âge de quinze ans.
18 juillet 1668 : pendant le Grand Divertissement royal de Versailles, Molière présente sa toute nouvelle comédie-ballet, Georges Dandin ou le mari confondu.
"Georges Dandin ou le mari confondu"
Comédie-ballet douce-amère où la pastorale côtoie une intrigue de mariage malheureux
Les fêtes royales, les arts à la fête
La féerie et les coulisses des fêtes royales, les artisans des divertissements du Roi-Soleil, l'art de la danse et le calendrier des spectacles dans les résidences royales : découvrez l'intégralité de l'épisode 2 !
Épisode 3 : Molière et Lully, les deux Baptiste
S’il est un duo fameux du 17ᵉ siècle, c’est bien les deux Jean-Baptiste. Tandis que l’un devient le comédien favori de Louis XIV, l’autre s’impose bientôt comme son compositeur fétiche. Pendant dix ans, Molière et Lully, amis et collègues, vont créer, avec une énergie foisonnante, une dizaine de comédies-ballets pour le roi.
Une collaboration de 10 ans
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1661
Rencontre à Vaux
Au mois d’août 1661, Nicolas Fouquet, alors Surintendant des finances de Louis XIV, commande à Molière un spectacle pour la fête qu’il compte donner en son somptueux domaine de Vaux-le-Vicomte. C’est Pierre Beauchamps qui compose la musique des Fâcheux, mais le morceau confié à Lully, une petite courante, tape dans l’oreille de Molière…
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1661-1671
Dix ans de création
Encouragés par le roi, Molière et Lully deviennent les fournisseurs officiels des divertissements royaux. Ils créent ensemble onze comédies-ballets, dont une tragédie-ballet, Psyché, leur dernière collaboration. Le musicien et le dramaturge varient les formules du genre et en repoussent les limites, sans jamais tomber dans la monotonie !
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1671
Rupture sur fond d’opéra
En janvier, Molière et Lully présente au roi une ambitieuse tragédie-ballet, Psyché. Forts du succès du Bourgeois gentilhomme, créé trois mois plus tôt, les deux artistes collaborent pourtant pour la dernière fois. Lully va bientôt faire cavalier seul, préférant se consacrer à l’opéra.
14 octobre 1670, au château de Chambord : Molière, dans le rôle de Monsieur Jourdain, donne la réplique à Lully, hilarant en Grand Muphti. C’est la première du Bourgeois Gentilhomme, sommet de leur collaboration !
Les deux Baptiste : Molière et Lully
L’amitié sincère de Molière et de Lully, de leur rencontre à la rupture de 1671, en passant par les temps forts des dix années de leur collaboration intense : découvrez l’intégralité de l’épisode 3 !
Épisode 4 : Jouez violons ! Au théâtre dans le Paris du Grand Siècle
Le succès de Molière et de sa troupe ne doit pas faire oublier ce qui se joue dans les autres théâtres de la capitale ! L’activité de la Troupe du roi n’est que la pointe émergée de l’iceberg. Le théâtre est devenu l’une des activités favorites des Parisiens. Au début des années 1660, trois grandes salles se livrent une concurrence féroce : celle du Palais-Royal, l’Hôtel de Bourgogne et le théâtre du Marais.
La troupe du Théâtre du Marais créé Le Cid de Corneille au mois de janvier 1637. Le succès est tel que les comédiens commencent à louer des sièges placés de part et d’autre de la scène ! Une pratique qui s’étendra à d’autres théâtres de la capitale.
"Le Cid" de Corneille
Création à Paris, le 7 janvier 1637
Décor de Giacomo Torelli pour la "Finta Pazza". Comédie italienne représentée à Paris le 14 décembre 1645 © Archives Nationales (France)
La vogue des machines
Les secrets de fabrication et de changements de décors, les machines et les effets spéciaux sont jalousement gardés par les théâtres. Gare à la concurrence ! En coulisse, on tire des cordes et on actionne un arsenal de poulies pour que la scène change, sous les yeux ébahis des spectateurs : intérieur de palais antique, jardin luxuriant ou mer déchaînée...
Jouez violons ! Au théâtre dans le Paris du grand siècle
La frénésie du théâtre qui s’empare de la capitale du royaume au 17e siècle, la vogue des grands effets visuels et la concurrence que se livrent les salles parisiennes et la présence, discrète, mais systématique, de musiciens au théâtre : découvrez l’intégralité de l’épisode 4 !
Épisode 5 : Le Malade imaginaire, ultime comédie-ballet
Dernière œuvre de Molière, Le Malade imaginaire a donné lieu à bien des fantasmes ! Pourtant, cette comédie-ballet ébouriffante est écrite par un artiste au fait de sa popularité, qui maîtrise le genre comme personne. Elle témoigne aussi de l’entente créatrice parfaite entre Molière et son nouveau musicien, le génial Marc-Antoine Charpentier.
Après la rupture avec Lully, l’année 1672 marque le début d’une nouvelle collaboration pour Molière, qui fait appel à un jeune musicien, encore peu connu, Marc-Antoine Charpentier. Il arrive fraîchement de Rome, n’a encore rien écrit pour le théâtre, mais la musique de scène l'intéresse beaucoup. Nul doute que Molière ait pressenti le génie musical de son nouveau complice !
Portrait présumé de Marc-Antoine Charpentier, anonyme
Un an de collaboration, sept nouvelles partitions
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8 juillet 1672
La Comtesse d’Escarbagnas et Le Mariage forcé sont de nouveau à l’affiche du Palais-Royal. Les intermèdes fraîchement composés par Charpentier remplacent ceux de Lully.
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30 août 1672
Molière fait rejouer sa première comédie-ballet, Les Fâcheux. Elle est à l’affiche pendant près de trois mois, mais sans la musique originale de Pierre Beauchamps. Hélas, la musique composée par Charpentier est perdue.
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Novembre 1672
La superproduction Psyché est de retour ! Hélas, la partition de Charpentier n’est pas arrivée jusqu’à nous.
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10 février 1673
La nouvelle pièce de Molière est fin prête. Unique création proprement dite de Charpentier, la partie musicale du Malade imaginaire permet d’apprécier davantage la palette comique du compositeur.
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Fin du 17ᵉ siècle…
Charpentier continue de travailler pour la troupe après la mort de Molière. Il retouchera ainsi deux autres de ses comédies-ballets : il compose une sérénade pour Le Sicilien ou l’amour peintre et une ouverture pour Le Dépit amoureux.
Le Malade imaginaire, ultime comédie-ballet
La brève, mais fructueuse collaboration avec Charpentier, le carnaval musical du Malade imaginaire et le mythe de Molière poète maudit : découvrez l’intégralité de l’épisode 5 !
Épisode 6 : Molière après Molière
Notre voyage dans l’univers des musiques de Molière touche à sa fin, mais la bande-son des pièces du dramaturge semble infinie ! Les musiques de Molière sont en perpétuelle recréation, tant ses comédies continuent, à travers les époques, d’inspirer les musiciens, mais aussi le cinéma.
Ils ont (re)mis Molière en musique
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Charles Gounod
1818-1893
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Jacques Offenbach
1819-1880
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Camille Saint-Saëns
1835-1921
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Richard Strauss
1864-1949
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Erik Satie
1866-1925
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Nino Rota
1911-1979
Molière connaît une belle fortune au cinéma, que ce soit dans des pièces filmées au théâtre ou dans des adaptations entièrement pensées pour le petit et le grand écran : L’Ecole des femmes, Le Misanthrope, Les Fourberies de Scapin, mais aussi le fameux Dom Juan de Marcel Bluwal avec Claude Brasseur et Michel Piccoli, sorti à la télévision en 1965… Et puis, bien sûr, il y a le fameux Harpagon de Louis de Funès, en 1980, dans un Avare devenu culte !
Molière après Molière
Les réécritures des intermèdes musicaux des comédies-ballets depuis le 19ᵉ siècle, Molière à l’écran et la redécouverte des musiques de Molière dans leur authenticité : découvrez l’intégralité de l’épisode 6 !