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Première partie
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Deuxième partie
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Troisième partie
Première partie
Réécritures en folie
Partition du « Médecin malgré lui » de Charles Gounod (1858)
Molière à l'opéra
La « folie Molière » va doucement s’emparer du 19e siècle… Dans les années 1850, Charles Gounod, auteur du fameux Faust avec son célébrissime air des bijoux, s’intéresse au Médecin malgré lui et compose un savoureux opéra-comique en trois actes d’après la comédie de Molière. Les passages chantés sont confiés à deux librettistes, mais les passages parlés sont bel et bien le texte original… Une réécriture en toute liberté, qui n’est pas du goût de tous ! La Comédie-Française essaye de faire annuler les représentations, qui démarrent le 15 janvier 1858… Le public, lui, est conquis et l’œuvre sera reprise régulièrement jusqu’au milieu du 20ᵉ siècle.
Ils ont (re)mis Molière en musique
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Charles Gounod
1818-1893
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Jacques Offenbach
1819-1880
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Camille Saint-Saëns
1835-1921
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Richard Strauss
1864-1949
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Erik Satie
1866-1925
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Nino Rota
1911-1979
Quand Saint-Saëns s’en mêle…
En 1892, c’est Camille Saint-Saëns, le compositeur du Carnaval des animaux, qui entreprend de « restaurer », puis de publier la musique du Malade imaginaire de Charpentier : la partition disponible est alors incomplète. Saint-Saëns adore écrire pour le théâtre et collabore régulièrement avec la Comédie-Française… Le compositeur n'y va pas de main morte pour boucher les trous de la partition de Charpentier, alors incomplète. Il réécrit une ouverture et certains intermèdes. Bois, cuivres, percussions, cordes, l’orchestration est éclatante, toute empreinte de romantisme.
Grand admirateur de Molière, Richard Strauss se lance, en 1917, dans l’écriture d’un opéra sur Le Bourgeois gentilhomme. Ce sera finalement une suite orchestrale en neuf parties qui sera créée à Vienne le 31 janvier 1920! La partition reprend des airs de Lully, dont le fameux Menuet de Monsieur Jourdain.
Molière sauce Ballets russes
1923, entre-deux-guerres. C’est la belle époque des ballets russes, qui éblouissent le public de Paris et de la côte d’Azur. Leur directeur, Serge Diaghilev, a bien compris, avec son sens aiguisé du spectacle, l’éblouissement inhérent au genre de la comédie-ballet. Il demande à Erik Satie de retoucher la partition du Médecin malgré lui de Gounod pour une série de représentations à Monaco. Afin que l’œuvre soit entièrement chantée et dansée, Satie remplace les parties parlées par des récitatifs de son cru. L’année suivante, Diaghilev commande au compositeur Georges Auric une nouvelle musique de scène pour la première comédie-ballet de Molière, Les Fâcheux. La création a lieu à Monte-Carlo : la chorégraphie de Beauchamps est remplacée par celle de Boris Kochno, les décors et costumes sont signés Georges Braque. Du beau monde !
Georges Braque, décor des rues de Paris pour "Les Fâcheux"
Georges Braque réalise quinze planches pour le décor et les costumes du ballet tiré de la comédie de Molière
Georges Braque, costume pour "Les Fâcheux"
La Princesse d’Elide est à l’affiche de la Comédie-Française, le 20 janvier 1970, dans une mise en scène de Jacques Charron. La musique a été confiée à un grand compositeur de musique de film : George Delerue.
Le « Molière imaginaire » de Nino Rota
Trois cent ans après la disparition de Molière, un musicien italien, un certain Nino Rota, qui vient de composer pour l’écran la bande-originale du Parrain de Francis Ford Coppola, plonge la tête la première dans le théâtre de Molière et compose une musique de ballet d’une heure et demi. Son nom ? « Le Molière imaginaire ». Une joyeuse « ballet-comédie », chorégraphiée par Maurice Béjart.
La chorégraphie est signée Maurice Béjart
Deuxième partie
Molière à l’écran
Une belle fortune au cinéma
Molière connaît une belle fortune au cinéma, que ce soit dans des pièces filmées au théâtre ou dans des adaptations entièrement pensées pour le petit et le grand écran : L’Ecole des femmes, Le Misanthrope, Les Fourberies de Scapin, mais aussi le fameux Dom Juan de Marcel Bluwal avec Claude Brasseur et Michel Piccoli, sorti à la télévision en 1965… Et puis, bien sûr, il y a l'impayable Harpagon de Louis de Funès, en 1980, dans un Avare devenu culte ! Certaines comédies-ballets sont elles-aussi portées à l’écran, avec ou sans musique et danse.
Quelques adaptations de comédies-ballets
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1910
Le cinéma s’intéresse à Molière depuis les débuts du Septième art ! Le comédien et réalisateur Emile Chautard adapte ainsi Le Médecin malgré lui.
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1931
Pendant l’entre-deux-guerres, le réalisateur italien Carlo Campogalliani propose une adaptation très libre du Médecin malgré lui...
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1932
En France l'année suivante, c'est Monsieur de Pourceaugnac de Tony Lekain et Gaston Ravel qui sort sur les écrans.
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1958
La palme des adaptations revient au Bourgeois gentilhomme ! En 1958, Le Bourgeois gentilhomme de Jean Meyer est ainsi le tout premier spectacle filmé de la Comédie-Française.
Une fresque cinématographique
En 1978, Ariane Mnouchkine retrace la vie de Jean-Baptiste Poquelin et de sa troupe à l’écran, dans Molière ou la vie d’un honnête homme, une fresque poétique et lyrique sur la vie d’artiste sous la monarchie absolue. Quatre heures de cinéma sur le théâtre… La metteure en scène y raconte l’enfance de Jean-Baptiste Poquelin, au rythme du carnaval, son admiration pour le grand Scaramouche et filme sa collaboration avec les musiciens, comme la rencontre, sur les routes du sud, avec le luthiste vagabond Charles Coypeau d’Assoucy. La bande-originale est signee René Clemencic, mais Ariane Mnouchkine utilise la musique de Purcell, le fameux "Air du froid" extrait du Roi Arthur, lors de la scène de la mort de Molière.
La grande fresque cinématographique de Molière, extrait, 1978 © Ariane Mnouchkine / Théâtre du soleil
La grande fresque cinématographique de Molière, extrait, 1978 © Ariane Mnouchkine / Théâtre du soleil
La grande fresque cinématographique de Molière, extrait, 1978 © Ariane Mnouchkine / Théâtre du soleil
La grande fresque cinématographique de Molière, extrait, 1978 © Ariane Mnouchkine / Théâtre du soleil
« Je voulais jouer un Molière vivant »
Il est peu de dire que Philippe Caubère connaît Molière : il a joué le dramaturge, en 1978, dans le film éponyme d’Ariane Mnouchkine. Le comédien revient sur la construction de ce personnage, un rôle qui ne s’oublie pas.
Troisième partie
Le frisson de la redécouverte
Le Centre de Musique baroque de Versailles, installé dans l'Hôtel des Menus Plaisirs
La révolution baroque
À partir des années 1980, révolution ! Les musicologues entreprennent de restituer les manuscrits de manière authentique, et les artistes de jouer la musique baroque au plus près de l’interprétation de l’époque. C’est la naissance de la démarche « historiquement informée »… Le Centre de Musique baroque de Versailles a ainsi initié un grand travail d’édition des musiques de Marc-Antoine Charpentier pour les comédies de Molière, sous la direction de Catherine Cessac, grande spécialiste du compositeur, avec, notamment, la musique du Malade imaginaire et des différents états de la partition, revue à au moins trois reprises suite notamment aux restrictions imposées par Lully. Plus récemment, une nouvelle édition complète des* Fâcheux*, la première comédie-ballet de Molière composée par Pierre Beauchamps, avec la participation de Lully pour une danse, est parue, sous la direction du musicologue Matthieu Franchin.
"Sganarelle ou le cocu imaginaire" par les comédiens de l'atelier Théâtre-Molière-Sorbonne
À la Sorbonne, un atelier fait revivre Molière tel qu'en son temps
Depuis 2017, l’atelier Théâtre-Molière-Sorbonne permet aux étudiants de l’université parisienne de jouer les pièces de Molière selon les techniques théâtrales en vigueur au 17e siècle. Et parmi eux, une bande de violons... On pousse la porte avec le claveciniste Matthieu Franchin et la violoniste Hélène Houzel.
Un triptyque Molière pour 2022
Le metteur en scène Vincent Tavernier ne lésine pas pour célébrer les 400 ans de Molière : au programme, trois comédies-ballets qui illustrent les facettes du genre tel que Molière l'a pratiqué. Il nous présente le projet "Molière 2022" et partage son amour inconditionnel pour le répertoire des musiques de Molière.
"La comédie-ballet, c'est de la comédie musicale !"
La parole au chef ! Hervé Niquet, à la tête de son ensemble Le Concert spirituel, dirige les trois comédies-ballets du projet Molière 2022. Pourquoi aime-t-il ce répertoire et comment travaille-t-il avec ses collègues chorégraphes et metteurs en scène ? L'artiste se confie.
"Je veux que vous vous réjouissiez auparavant, que vous chantiez, que vous dansiez !"
"Chantons sous la pluie"
de Gene Kelly et Stanley Donen (1952)
"Les Demoiselles de Rochefort"
de Jacques Demy et Michel Legrand (1967)
La comédie-ballet est le lieu du désir, du jaillissement et de la vie, où farce, loufoquerie, courses poursuites, chansons délirantes et intrigues subtiles font passer en quelques notes, en quelques répliques, en quelques pas de danse de la passion triste à la folie jubilatoire, avec une énergie à nulle autre pareille. Un extraordinaire déferlement de vitalité et un remède salvateur contre la morosité et l’angoisse !