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Première partie
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Deuxième partie
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Troisième partie
Première partie
Un appel dans tout le royaume
Vue du Château de Versailles et de ses jardins en 1668, par le peintre Pierre Patel (1605-1676)
Recruter les meilleurs musiciens
Printemps 1683 : les quatre postes de sous-maître de la Chapelle royale sont vacants et le roi veut du sang neuf pour composer sa nouvelle musique religieuse. Une lettre signée de sa main est partie de Versailles : elle a été transmise à tous les évêques du royaume. Ils ont prévenu les maîtres de musique de leurs cathédrales qu’un grand concours doit avoir lieu. Les meilleurs d’entre eux sont invités à se rendre à Versailles pour faire exécuter un motet de leur composition, devant le roi et la cour, à la messe. A la clé, un poste de sous-maître à la Chapelle royale. Le Graal !
Trente-cinq candidats à Versailles. D'où viennent-ils ?
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Un autre concours, bien plus confidentiel, a eu lieu cinq ans plus tôt. En 1678, Louis XIV a choisi de nouveaux organistes pour sa Chapelle...
Deuxième partie
Deux tours, une mise en loge
Vue de la grande cour du château de Versailles, d'après Jacques Rigaud (1681-1754).
La transparence avant toute chose
Tout le déroulement de ce concours est détaillé dans le grand périodique de l’époque, Le Mercure Galant, qui rapporte tantôt l'engouement de la cour, tantôt les déceptions, et glisse de savoureuses anecdotes. Une couverture médiatique avant l’heure, qui souligne la dimension publique de l’événement. Pour l'image de Louis XIV, le recrutement doit être juste, le choix incontestable.
Deux tours pour dénicher les talents
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Premier tour
L’épreuve du feu
Chacun des 30 candidats dirige tour à tour un motet de sa composition pendant la messe quotidienne du roi, en présence de la cour. Il s’agit de repérer les musiciens les plus talentueux, ceux dont la musique servira le mieux la messe royale. Mais gare au ridicule... les courtisans ne pardonnent rien !
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Second tour
Mise en loge
Quinze candidats sont retenus. Pour être sûr que le motet dirigé est de leur composition, ils sont enfermés à double tour. Les musiciens sont logés et nourris aux dépens du roi, dans l’isolement le plus complet. Aucun contact n’est toléré. Ils ont six jours pour composer un motet sur un psaume imposé. Les repas sont glissés par une trappe, l’ordre de passage est tiré au sort.
« Ceux qu’on a fait enfermer ont remis leur Composition au Roy, dans un Paquet cacheté. On tire au sort ces Paquets, pour faire chanter ce qu’ils contiennent, et quand tout aura été chanté, on choisira pour maitres de la Chapelle, les quatre qui auront le mieux réussi dans cette dernière composition. »
avril 1683
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En 1683, Marc-Antoine Charpentier a 40 ans. Le musicien, aujourd'hui l'un des plus fameux de la période baroque, s'est présenté au concours pour le poste de sous-maître de la Chapelle du roi, mais rien ne s'est passé comme prévu... Coup de projecteur sur l'affaire Charpentier.
Troisième partie
Un jury de prestige
Tentatives de favoritisme
La volonté de transparence de Louis XIV se heurte aux intérêts de son entourage. Le roi s'entretient des qualités de chacun des candidats avec quelques personnalités éminentes et chacune d’elle cherche à placer son protégé.
Trois avis décisifs
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Jean-Baptiste Lully
Le puissant et influent surintendant de la Musique du roi soutient Pascal Collasse, 34 ans, le plus fidèle de ses disciples et son assistant.
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Pierre Robert
Le vieux sous-maître sortant appuie la candidature de son protégé, Guillaume Minoret, 33 ans, qu'il a formé à la maîtrise de Notre-Dame de Paris.
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Jacques-Bénigne Bossuet
Ecrivain et évêque de la Cathédrale de Meaux il mène, par l’intermédiaire de la Dauphine, Marie-Anne-Christine de Bavière, épouse du fils aîné du roi, une intense campagne pour faire engager son maître de musique, Nicolas Goupillet, alors âgé d’environ 33 ans.
Le choix du roi
Le favori de Louis XIV
Michel-Richard de Lalande, 26 ans au moment du concours.
Pascal Collasse, Guillaume Minoret, Nicolas Goupillet : les trois musiciens sont engagés. Il reste une place. Cette fois, Louis XIV impose son propre choix.
« J’ai reçu, Messieurs, ceux que vous m’avez présentés ; il est juste que je choisisse un sujet de mon goût, et c’est Lalande que je prends pour remplir le quartier de janvier. »
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Choix du prince, promotion interne, concours… Les modalités de recrutement des sous-maîtres de la Chapelle royale évoluent selon les rois de France et, avec elles, les noms des musiciens. Voyage dans le temps, depuis le règne de François Ier.