1. Première partie

  2. Deuxième partie

  3. Troisième partie

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Première partie

L'invention d'un genre grandiose

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Un motet, qu’est-ce que c’est ?

Une pièce de musique religieuse qui dure entre 15 et 30 minutes, pour solistes vocaux, un chœur et une "symphonie", c’est-à-dire un petit orchestre. Il est composé, le plus souvent, sur les psaumes, des cantiques, comme le Magnificat, ou des hymnes, comme le Te Deum.

Les pères du motet à grand chœur

Henry Du Mont

Henry Du Mont

1610-1684

Henry du Mont

Né près de Liège en 1610, Henry du Mont se forme au sein de la maîtrise de la basilique de Maastricht. Après quelques années passées à donner des leçons de composition, il devient organiste de la nouvelle reine de France, Marie-Thérèse, en 1660, année du mariage royal. Il obtient, trois ans plus tard, l’un des quatre postes de sous-maître de la Chapelle royale. Il dirigera, avec son collègue Pierre Robert, la musique religieuse de la cour jusqu’en 1683. Il meurt l’année suivante.

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« Je l’aime ce bon homme, Monsieur Du Mont : il est naturel. »

Jean-Baptiste Lully

Le Surintendant appréciait la musique et la personnalité de son collègue

Pierre Robert

Des doutes subsistent quant à sa véritable date de naissance : vers 1618, plus probablement vers 1622… Pierre Robert fait ses études à la maîtrise de Notre-Dame de Paris, cathédrale dont il devient maître de musique en 1653. Dix ans plus tard, Louis XIV le choisit avec Henry Du Mont comme sous-maître de sa Chapelle. Au service du roi, il aura composé, pour sa chapelle, près de 40 motets, petits et grands. Il meurt en 1699.

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Pierre Robert dirigeant les pages

Pierre Robert dirigeant les pages

Unique portrait avéré du musicien

Les motets lullystes, source d'inspiration

Le motet à grand chœur doit beaucoup au musicien le plus célèbre du règne de Louis XIV : Jean-Baptiste Lully. Certes, Lully n’a jamais été sous-maître de la Chapelle, mais a tout de même laissé 12 grands motets, composés pour de grandes occasions – mariages, baptêmes, victoires militaires - et qui, par leur splendeur et la grandeur qu’ils expriment, ont profondément marqué le roi et les oreilles de la cour.

Françoise de Rabutin-Chantal, Marquise de Sévigné

Françoise de Rabutin-Chantal, Marquise de Sévigné

1626-1696

« Tous les yeux étaient pleins de larmes. Je ne crois point qu'il y ait d'autre musique dans le ciel. »

La Marquise de Sévigné

à propos du "Miserere" de Lully, entendu à la cour en 1664.

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Non, composer pour une maîtrise d’enfants et des instruments baroques n’est pas une pratique révolue ! La preuve avec le compositeur Philippe Hersant qui écrit, en 2015, son mystérieux "Cantique des trois enfants dans la fournaise".

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Deuxième partie

Les ingrédients pour chanter le  roi

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Le Roi David jouant de la harpe

Un nouveau David

Le grand motet est un instrument de pouvoir, il est le symbole musical du roi très chrétien. Alors que dans les salons de Versailles, peintures et sculptures assimilent Louis XIV à l’Apollon solaire, voire à Jupiter, dieu des dieux ; dans la Chapelle, on met en avant l’image de David, roi biblique aussi féru de musique qu’il était grand guerrier.

Louis XIV en prière

Louis XIV en prière

« Louis XIV aima de tout temps si fort les cérémonies de l’Église qu’il était charmé de les voir régulièrement observées dans sa chapelle aux jours des grandes fêtes de l’année. »

En savoir plus

« Très chrétien » le roi de France entretient un rapport privilégié avec Dieu. La religion est, pour Louis XIV, un instrument politique. Entretien avec Alexandre Maral, conservateur général du château de Versailles.

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Troisième partie

Le chœur à cinq voix

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Olivier Schneebeli

Un chœur d’envergure pour le roi

Typiquement français, le chœur à cinq voix, qui interprète les grands motets du roi, a été admiré par nombre de visiteurs étrangers, officiels ou non, de passage à Versailles. Présentations avec le chef de chœur Olivier Schneebeli, directeur musical des Pages et des Chantres du Centre de musique baroque de Versailles.

Chanteurs du chœur
Cornelis Galle, 16e siècle

Chanteurs du chœur

les pages, suivis de chantres.

La signature de ce chœur à la française réside dans son hétérogénéité, la richesse de ses voix, notamment dans les parties supérieures, les plus aigües.

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Le chœur de la Chapelle a abrité des castrats. Dans le royaume de France, Louis XIV a interdit l’opération, qu’il juge barbare. Il n’hésite pourtant pas à faire recruter en Italie pour sa Musique et notamment sa Chapelle, ces voix d'homme prisées dont raffolent alors les cours européennes.

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