1. Première partie

  2. Deuxième partie

  3. Troisième partie

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Première partie

Le point de départ de la journée royale

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Dans la chambre de Louis XIV, par Paul Philippoteaux

"Sire, voilà l'heure !"

La journée du roi commence à sept heures. Le premier valet de chambre s’approche du lit du souverain et joue son rôle de réveille-matin. La cérémonie du Lever, publique, va durer près de deux heures. Des courtisans triés sur le volet, et tous masculins, se pressent dans les appartements du monarque.

Louis de Rouvroy, duc de Saint‑Simon

Louis de Rouvroy, duc de Saint‑Simon

Courtisan célèbre pour son franc-parler, il a, dans ses "Mémoires", raconté la vie à la cour de Louis XIV. Un témoin précieux du règne du Roi-Soleil !

« Le Roi n’a, de sa vie, manqué la messe qu’une fois, à l’armée, un jour de grande marche. »

Duc de Saint‑Simon

1675-1755

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La musique est présente durant toute la journée du roi, du Lever au Coucher ! Tour de cadran avec le claveciniste et musicographe Olivier Baumont.

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Deuxième partie

Les musiciens face au roi

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Cérémonie du mariage du dauphin, fils de Louis XV, avec l'infante Marie-Thérèse en 1745, à la Chapelle de Versailles.

Un premier moment de musique

Aussitôt qu'on entend les tambours des Gardes Suisses qui annoncent l'arrivée du roi, on fait partir les enfants de choeur deux par deux, par le balcon, pour aller attendre la procession. Le cérémonial est précis. Le tapis est déroulé sur la balustrade de la tribune : le roi est là. À sa gauche, le maître de la Chapelle-Musique lui tend le livre contenant les paroles des motets du jour. Face à lui, à l’étage, le grand orgue et les musiciens sont prêts : la messe peut commencer. Pendant une demi-heure, le souverain entend les motets pour solistes, chœurs et orchestre composés et dirigés par le sous-maître, exécutés par les chantres, enfants de chœur et symphonistes de la Musique de la Chapelle, fameuse dans toute l’Europe. Louis XIV exige un silence absolu.

Le roi ne descend communier au rez-de-chaussée, face à l’autel, que pour les grandes occasions. Par exemple, les temps fort du calendrier liturgique : Pâques, Noël, la Pentecôte...

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Louis XIV recevant le serment du marquis de Dangeau par Antoine Pezey (1695)
Plan de la tribune de la Musique du roi

Plan de la tribune de la Musique du roi

réalisé en 1773

À la tribune, chacun sa place

Installés de part et d'autre du grand orgue, les musiciens obéissent à une scénographie bien précise : à chacun son emplacement, sur les gradins de bois, pour que les instruments, cordes et vents, puissent sonner au mieux dans l'acoustique de la Chapelle.

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" Les grands de la nation s'assemblent tous les jours, à une certaine heure, dans un temple qu'ils nomment église ; il y a au fond de ce temple un autel consacré à leur Dieu, où un prêtre célèbre des mystères qu'ils appellent saints, sacrés et redoutables."

La Bruyère

Extrait des "Caractères"

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Et si on montait à l'étage ? Pendant les messes royales, les musiciens jouaient à l'étage de la Chapelle. Les sous-maîtres tenaient compte, en composant, de cette disposition particulière. En 2017, le Centre de musique baroque de Versailles a tenté l'expérience : interpréter des motets de Michel-Richard de Lalande depuis la tribune.

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Troisième partie

Une ruche musicale

Une production intense

L’activité de composition musicale des sous-maîtres de la Chapelle du roi de France est d’une rare intensité. On sera impressionné – à raison ! – de la productivité de Jean-Sébastien Bach qui, quelque 40 ans plus tard, en Allemagne, compose près d'une cantate par semaine lorsqu’il est en poste à Leipzig. A Versailles, pendant le règne de Louis XIV, on compose de la musique pour la messe, tous les jours.

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Un violoniste du roi

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Pour tenir un tel rythme, les sous-maîtres recyclent parfois d’anciens motets et puisent volontiers dans ceux qu’ils ont déjà composés. Louis XIV avait d’ailleurs ses motets favoris, qu’il n’hésitait pas à demander à ses musiciens.

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Bas-relief se trouvant à la Tribune de la musique

Les artistes qui ont réalisé les ornements sculptés de la Chapelle ont bien compris l'importance de la musique dans ce lieu sacré. Instruments et partitions ont ainsi la part belle sur les bas-reliefs.

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Les relations entre les différents départements de la Musique du roi n'ont pas toujours été un long fleuve tranquille. Le violoniste Daniel Cuiller raconte l'épisode de "la guerre des Te Deum"...

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